Transcendance
Synopsis :
Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l’espèce humaine. Lorsque le scientifique à la tête du projet est assassiné, sa femme se sert de l’avancée de ses travaux pour « transcender » l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur de l’histoire. Pouvant désormais contrôler tous les réseaux liés à internet, il devient ainsi quasi omnipotent. Mais comment l’arrêter s’il perdait ce qui lui reste d’humanité ?
Avis :
J'ai "tipiaké" le film hier soir et l'ai regardé dans la foulée. Et curieusement ça a été une assez bonne surprise.
Commençons.
En ce moment les films qui parlent de rapport IA humain ne manquent pas : The Machine(2013) que j'ai vu il y a peu peinait difficilement à respecter ses ambitions. Télécharger une conscience humaine dans un robot, pourquoi pas ? En faire contre son gré une arme de guerre, bonne idée non? Voulant faire une critique de l'usage que l'homme fera de la machine de demain, sachant qu'elle peut se retourner contre lui, on finit par se retrouver avec un ersatz de Universal Soldier dont les bonnes idées se vautrent face à un manque de budget.
Plus récemment Her (2013), incarnant surtout le retour de l'excellent Joaquim Phoenix (Gladiator) au cinéma, s'essayait à l'amour Humain/Machine, n'ayant pas vu le film je ne vais pas en parler.
Et nous voici en 2014 avec Transcendance, qui curieusement reprend sur beaucoup de point l'histoire des films dont je viens de parler.
En voyant la bande annonce, on se dit "Hollywood recommence, ils nous balancent tout le film dans en 5 min, on a compris Johnny Depp sera le méchant, pan pan boum boum, explosions, moult effets spéciaux, victoire de l'humanité".
Alors qu'en fait, pas du tout. Si vous n'avez pas vu le film je vous conseille d'arrêter votre lecture ici, parce qu'à partir de maintenant ça va Spoiler sévère.
Donc Transcendance, au final c'est un film au rythme relativement posé, ce qui fait que si vous venez voir des marines passer au napalm une armée de robot vous serez déçus.
Pourtant tout le long de l'introduction (qui doit durer une bonne heure et demie), on voit venir chaque seconde du film : tient lui il va mourrir, bam il meurt, maintenant il vont le mettre dans un ordinateur, bam c'est fait, donc en toute logique là il devient méchant, bam, pas du tout. Car si le film met une heure et demie à nous amener à ce qu'on avait vu dans cette foutue bande annonce, c'est pas juste pour le plaisir d'emmerder le client.
Car là où on attendait un film qui se la pète avec ses hologrammes et ses robots tueurs (bien que j'affectionne beaucoup ce genre de film aussi), on se retrouve avec un film teinté de philosophie. Car bien que le film se vautre plusieurs fois en termes de scénario et comme il faut, il aborde quand des questions avec pertinence. Car depuis Terminator on est tous plus ou moins au courant que mettre une IA de malade sur Internet c'est premièrement : être complètement débile (et je ne vous cache pas qu'en effet la femme du héros est complètement débile) et secondement : se retrouver avec un avenir bien radioactif dans les deux heures qui suivent.
Et bien pas dans ce film, car si tout le long on croit avoir affaire à une IA bien cynique et teintée des fragments personnalité de Depp, on comprend au final que c'est juste un cerveau brillant mais à la limite de l'autisme, il n'y a jamais eu d'IA en soit. Il n'a fait que "faire plaisir à sa femme" en rendant le monde meilleur, juste par amour. Forcément on ne voit pas trop venir ce petit retournement de situation, qui apporte un éclairage très intéressant sur le reste du film, rendant la plupart des détails importants au final.
Le film apporte une vision relativement pertinente de l'IA (mais se gaufre abondement dès qu'il emploie le moindre terme technique ce qui est aussi ironique que prévisible à Hollywood). Il est moins naif qu'il en à l'air et parfois se permet de faire des clins d'oeil aux amateurs (le coup de la chambre réservé par "l'IA" au nom de Turing par exemple).
Là où le bât blesse c'est sur la façon dont les choses sont amenées, car comme je le disais avant, le film ne manque pas beaucoup d'occasions de dauber sur certains éléments de l'hisoire. Voici un petit top :
- A tout moment Depp aurait pu expliquer gentiment son plan, et montrant ce qu'il faisait, plutôt que de se la jouer fourbe et entrainer un presque fin du monde
- Les crétins de hippies anti-technologie sont la cause exacte de leur problème, car sans leurs agressions multiples personne n'aurait été assez con pour faire un IA à l'arrache et la balancer sur le web 10 minutes après
- Les termes technique, vraiment...
- La stratégie de l'armée... on va poser deux mortier et un canon et tirer sur 40 m² alors qu'on a en face de nous un champ de 15 hectares à détruire
- Morgan Freeman, j'aime beaucoup cet acteur mais il ne sert absolument à rien dans ce film, vraiment à rien.
Mais en dehors de ça le film est assez bon, loin d'être le film de l'année mais c'est de bonne facture et les bonnes idées sont là.
Note : 7/10
PS: Merci à vous si vous avez pris le temps de lire le pavé en entier, soyez indulgent c'est ma première critique de film
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