Qu'est-ce que le hack ?
Le sujet a été abordé de nombreuses fois, par quantité d'auteurs plus ou moins représentatifs de la mouvance hacker. Je n'aurai pas la prétention de définir le mouvement hacker, mais seulement de vous faire ressentir un peu ce qu'est le hack. Cet état d'esprit sur lequel tant d'encre et de fantasmes ont coulé.
Pour ce faire, j'ai choisi une approche un peu différente des textes traditionnels. Je vais essayer de vous faire plonger dans la tête d'un hacker, de vous faire sentir ses buts et ses motivations. Le comment, et, beaucoup plus important, le pourquoi.
Je suis un hacker, et ceci est mon histoire.
Mon histoire commence au tout début des années 90. Au fond d'une pièce mal éclairée, un petit garçon devant la lueur spectrale d'un écran cathodique.
J'avais vu un jeu à la télévision. Un jeu vidéo. Un jeu que je voulais.
À l'époque, internet tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait pas. Les copies des derniers jeux à la mode circulaient sous le manteau. Des groupes de hackers, appelés à l'époque déplombeurs, fesaient la joie de tous en trouvant le moyen de copier ces précieux programmes hors de prix.
Un des mes amis m'avait prêté le jeu que je voulais. Mais voilà, J'y avais joué, sans pouvoir le finir, et maintenant, j'allais devoir le lui rendre. Je me rappelle avoir pris instinctivement une disquette vierge pour y copier le jeu qui me plaisait tant.
Le lendemain, je lui rendis le jeu, mais je n'étais pas malheureux. Mon cœur de petit garçon savait qu'il pourrait continuer à jouer en rentrant chez lui grâce à sa copie.
Le soir venu, après l'école et un copieux diner, j'insère la copie dans le lecteur et j'essaye de lancer le jeu.
Impossible. Le jeu ne démarre pas. Je ne comprends pas. Ca devrait marcher. Pourquoi ?
Déconfis, je vais me coucher après avoir essayé pendant plus de deux heures de lancer mon petit jeu.
Sans le savoir, je venais de faire la connaissance du copyright et des systèmes anti-copie. Je les haïrai pour le restant de mes jours.
Le lendemain, je demande à mon grand-père, ancien ingénieur des télécoms militaires, de m'aider. Je me rappellerai toujours le sourire bienveillant qu'il a eu à ce moment-là. Il s'est assis à côté de moi, et a ouvert un éditeur de code. Il m'a appris tout ce qu'il savait.
La première fois que j'ai réussi à faire sauter un système anti-copie, je me souviens avoir ressenti un sentiment de fierté mêlé d'extase. C'était la première dose d'une drogue à laquelle je resterai dépendant toute ma vie. Savoir faire quelque chose de peu commun, que même les adultes ne peuvent pas faire. Ça n'a l'air de rien, mais pour un gosse, c'est tout.
Après ça, les jeux vidéos ne m'ont plus intéressé. Ce que je voulais, c'était savoir les copier. J'avais par conséquent besoin de savoir toujours plus de choses sur le fonctionnement de ma machine.
À l'époque, les livres spécialisés étaient hors de prix pour un gamin. Je n'avais accès qu'à quelque mensuels spécialisés, parfois vendus d'occasion. C'était frustrant.
Pour la première fois dans ma vie, je ne pouvais pas faire quelque chose parce que personne ne voulait m'expliquer comment ça marche.
La plupart du temps, à force de tentatives, j'arrivai à faire ce que je voulais. Mais cette frustration vis-à-vis du savoir privatisé ne passerai plus jamais.
Lorsque j'ai commencé à en savoir assez, je n'avais plus besoin d'un objectif. La copie des jeux en soi n'était plus qu'un but parmi d'autres. Lorsque je me posais une question, il fallait que j'aie la réponse. Et plus le temps passait, plus je me posais de questions sur le fonctionnement du monde qui m'entoure.
J'étais devenu un hacker sans m'en rendre compte.
Aujourd'hui, les choses ont changé. Internet a révolutionné notre façon de voir le monde. Mais là où les services commerciaux instantanés ont envahis la toile, la diffusion du savoir se heure à la volonté féroce de quelques entreprises.
Une guerre se joue, entre les hackers, partisan d'un savoir et d'une culture libre, et les entreprises et états, qui veulent restreindre cette culture à ceux qui leur rapportent le plus.
La plupart des hackers sont vus du grand public au mieux comme des parias, au pire comme des terroristes. Nous ne sommes pas des criminels.
Nous voulons savoir comment marche le monde, et faire ce que bon nous semble des objets qui passent entre nos mains.
Nous ne concevons pas cette idée que l'on puisse se faire de l'argent en restreignant la connaissance. Restreindre la connaissance à quelques uns, c'est freiner tous les autres, freiner l'humanité.
On ne cherche pas à devenir hacker, on le devient sans le chercher.
Celle qui fait de la couture sur de vieux vêtements est, sans le savoir, une hacker à sa façon. Bricoler du matériel électronique, ce n'est pas très différent. L'esprit est le même.
Si un jour vous voyez quelqu'un vendre un livre copyrighté sur le hack, alors ne l'achetez pas. Cette personne vous ment, elle n'est pas un hacker.
Si on essaye de vous vendre des formations pour devenir un hacker, n'achetez pas. On ne se forme pas au hack. On le devient par la pratique.
Nous aimons plus que tout la liberté. Maintenant, pour tous, et pour toujours.
Nous sommes les hackers, et chaque jour, nous nous battons pour votre avenir et votre liberté.
Tortue 974.
Le sujet a été abordé de nombreuses fois, par quantité d'auteurs plus ou moins représentatifs de la mouvance hacker. Je n'aurai pas la prétention de définir le mouvement hacker, mais seulement de vous faire ressentir un peu ce qu'est le hack. Cet état d'esprit sur lequel tant d'encre et de fantasmes ont coulé.
Pour ce faire, j'ai choisi une approche un peu différente des textes traditionnels. Je vais essayer de vous faire plonger dans la tête d'un hacker, de vous faire sentir ses buts et ses motivations. Le comment, et, beaucoup plus important, le pourquoi.
Je suis un hacker, et ceci est mon histoire.
Mon histoire commence au tout début des années 90. Au fond d'une pièce mal éclairée, un petit garçon devant la lueur spectrale d'un écran cathodique.
J'avais vu un jeu à la télévision. Un jeu vidéo. Un jeu que je voulais.
À l'époque, internet tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait pas. Les copies des derniers jeux à la mode circulaient sous le manteau. Des groupes de hackers, appelés à l'époque déplombeurs, fesaient la joie de tous en trouvant le moyen de copier ces précieux programmes hors de prix.
Un des mes amis m'avait prêté le jeu que je voulais. Mais voilà, J'y avais joué, sans pouvoir le finir, et maintenant, j'allais devoir le lui rendre. Je me rappelle avoir pris instinctivement une disquette vierge pour y copier le jeu qui me plaisait tant.
Le lendemain, je lui rendis le jeu, mais je n'étais pas malheureux. Mon cœur de petit garçon savait qu'il pourrait continuer à jouer en rentrant chez lui grâce à sa copie.
Le soir venu, après l'école et un copieux diner, j'insère la copie dans le lecteur et j'essaye de lancer le jeu.
Impossible. Le jeu ne démarre pas. Je ne comprends pas. Ca devrait marcher. Pourquoi ?
Déconfis, je vais me coucher après avoir essayé pendant plus de deux heures de lancer mon petit jeu.
Sans le savoir, je venais de faire la connaissance du copyright et des systèmes anti-copie. Je les haïrai pour le restant de mes jours.
Le lendemain, je demande à mon grand-père, ancien ingénieur des télécoms militaires, de m'aider. Je me rappellerai toujours le sourire bienveillant qu'il a eu à ce moment-là. Il s'est assis à côté de moi, et a ouvert un éditeur de code. Il m'a appris tout ce qu'il savait.
La première fois que j'ai réussi à faire sauter un système anti-copie, je me souviens avoir ressenti un sentiment de fierté mêlé d'extase. C'était la première dose d'une drogue à laquelle je resterai dépendant toute ma vie. Savoir faire quelque chose de peu commun, que même les adultes ne peuvent pas faire. Ça n'a l'air de rien, mais pour un gosse, c'est tout.
Après ça, les jeux vidéos ne m'ont plus intéressé. Ce que je voulais, c'était savoir les copier. J'avais par conséquent besoin de savoir toujours plus de choses sur le fonctionnement de ma machine.
À l'époque, les livres spécialisés étaient hors de prix pour un gamin. Je n'avais accès qu'à quelque mensuels spécialisés, parfois vendus d'occasion. C'était frustrant.
Pour la première fois dans ma vie, je ne pouvais pas faire quelque chose parce que personne ne voulait m'expliquer comment ça marche.
La plupart du temps, à force de tentatives, j'arrivai à faire ce que je voulais. Mais cette frustration vis-à-vis du savoir privatisé ne passerai plus jamais.
Lorsque j'ai commencé à en savoir assez, je n'avais plus besoin d'un objectif. La copie des jeux en soi n'était plus qu'un but parmi d'autres. Lorsque je me posais une question, il fallait que j'aie la réponse. Et plus le temps passait, plus je me posais de questions sur le fonctionnement du monde qui m'entoure.
J'étais devenu un hacker sans m'en rendre compte.
Aujourd'hui, les choses ont changé. Internet a révolutionné notre façon de voir le monde. Mais là où les services commerciaux instantanés ont envahis la toile, la diffusion du savoir se heure à la volonté féroce de quelques entreprises.
Une guerre se joue, entre les hackers, partisan d'un savoir et d'une culture libre, et les entreprises et états, qui veulent restreindre cette culture à ceux qui leur rapportent le plus.
La plupart des hackers sont vus du grand public au mieux comme des parias, au pire comme des terroristes. Nous ne sommes pas des criminels.
Nous voulons savoir comment marche le monde, et faire ce que bon nous semble des objets qui passent entre nos mains.
Nous ne concevons pas cette idée que l'on puisse se faire de l'argent en restreignant la connaissance. Restreindre la connaissance à quelques uns, c'est freiner tous les autres, freiner l'humanité.
On ne cherche pas à devenir hacker, on le devient sans le chercher.
Celle qui fait de la couture sur de vieux vêtements est, sans le savoir, une hacker à sa façon. Bricoler du matériel électronique, ce n'est pas très différent. L'esprit est le même.
Si un jour vous voyez quelqu'un vendre un livre copyrighté sur le hack, alors ne l'achetez pas. Cette personne vous ment, elle n'est pas un hacker.
Si on essaye de vous vendre des formations pour devenir un hacker, n'achetez pas. On ne se forme pas au hack. On le devient par la pratique.
Nous aimons plus que tout la liberté. Maintenant, pour tous, et pour toujours.
Nous sommes les hackers, et chaque jour, nous nous battons pour votre avenir et votre liberté.
Tortue 974.
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